Quand la vie est trop courte pour râler ou s'acheter des fleurs demain, j'invite le lecteur à s'émerveiller des petites choses. Dans les sillons creusés par l'inattendu ou le hasard, je sème les graines d'un regard humain, parfois mordant, et compose régulièrement un bouquet de rencontres ou d'échanges piquants, insolites, simples.

jeudi

Voici ta mère !

Mosaïque - Basilique Notre-Dame-de-la-Garde, Marseille


Voici ta mère ! La Bonne Mère est un peu devenu la mienne depuis que j'ai définitivement posé mes valises à Marseille il y a sept ans. J'ai eu l'occasion de parcourir les 240km2 de la ville et ses 57km de façade maritime. Après ma vie parisienne, j'ai écrit au fil de ce blog ma vie marseillaise. D'un coup de foudre à Marseille Saint-Charles à I feel Goudes, récemment. 

Si vous lisez le billet qui suit et les liens que j'ai saupoudrés ici et là, vous croirez que je passe ma vie au balcon à observer mes congénères (en un mot). Que nenni. Je les contemple aussi sur le chemin qui me conduit au travail, à la caisse du supermarché, dans le rétroviseur de ma voiture ou à la prochaine fête des voisins. Je remplis mon panier d'instants truculents, de regards en coin, de brèves de comptoir, de bons mots. 

Je m'en vais vous faire une petite liste à ma façon. De moments incongrus ou tout bonnement choquants. Et vous réserve en fin de billet la scène observée hier soir. 

→ Un inconnu veut acheter les cacas de la chienne (paix à son âme)

→ Des clients empégués et hilares jouent à la pétanque en pleine nuit dans la rue

→ Je rentre d'une après-midi shopping lorsqu'un type prend une balle à quelques mètres de moi

→ Une querelle entre automobilistes, c'est le oaï en bas de chez moi 

→ Mon mari croise la voisine acariâtre

J'ai créé un libellé Marseille qui regroupe tous les billets qui fleurent bon (ou pas) la cité phocéenne

Hier soir...

→ Le mistral ne rend pas seulement fadas les gens, il joue avec les poubelles, fait claquer les baies vitrées en un fracas de verre brisé, emporte gabians et pigeons, chapeaux et foulards. Il décroche même le pare-choc arrière d'une voiture à l'arrêt au feu rouge. J'ai vu de mes yeux vu l'engin valser devant les roues d'un bus à l'abribus, des automobilistes stoïques lorsqu'une dame est allé récupérer le pare-choc qui empêchait le bus d'avancer pour le rendre à son propriétaire, par la vitre du chauffeur. Et tout le monde s'est remis tranquillement en mouvement : le bus a repris sa tournée, les autos leur voyage, la dame son chemin. 


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Vous avez cliqué sur les liens ? À quoi ça sert que je m'escagasse ? Vous les avez déjà lus ? Au temps pour moi 😘

lundi

Elisabeth Borne et mon mec harnachés de bleu

 


C'est un billet de feignasse que je vous propose aujourd'hui. Où je mêle des idées pas follement organisées. Quoique. Y a un petit rapport entre l'ex Première ministre et ses acolytes qui ont la bouche pleine de la "valeur travail" 🤮 et le livre de Lydie Salvayre aux éditions du Seuil : Depuis toujours nous aimons les dimanches avec son bandeau rouge coco : NE TRAVAILLEZ JAMAIS. Que je conseille chaudement. Mais ne nous égarons pas en politique. 

Mon mari souffrant d'une capsulite, il lui faut une attelle qui immobilise son bras pendant le sommeil. De la kiné, de la balnéo, des antidouleurs et beaucoup de patience. Et certainement pas les bracelets de pierres magiques qu'une internaute a vantés sur une page Facebook de gens souffrant de capsulite. Je note que les pigeons se trouvent facilement sur Facebook.

J'ai vu passer sur les réseaux une photo de Babeth harnachée de bleu. Je l'ai enregistrée dans mon tél puis l'ai envoyée à mon mec. Sans penser qu'il irait à la pharmacie et présenterait son téléphone et Elisabeth Borne en annonçant : bonjour, il me faut ça, s'il-vous-plaît !

dimanche

2 tortues qui s'enlacent

 



Tandis que j'assemble ici les mots les uns après les autres dans une suite compréhensible par la plupart, je songe à ma mère qui part à la dérive sans que l'on puisse établir un diagnostic définitif et donc un traitement adapté et efficace. Je m'en suis déjà ouvert ici. Son état s'était miraculeusement amélioré. Puis de nouveau la dégringolade, patatras les projets alternatifs, envolées les perspectives de vie à peu près normale, tranquille, apaisée. C'est au jour le jour que nous vivons le drame alors qu'il y a une année et demi de cela, elle jardinait, cuisinait, conduisait, rendait visite à ses sœurs en Dordogne, à ses amies, téléphonait, savait se servir d'une bêche, d'un motoculteur, d'une télécommande. Aujourd'hui, rien de tout cela n'est possible. Les mots se font des crocs-en-jambes, les idées et les actes semblent dictés par un conducteur de bus qui roulerait allègrement sur la voie de gauche, sur la voie de droite par de courts moments de lucidité, sur le trottoir et même dans le fossé, défonçant ensuite à contrecœur les pelouses entretenues des maisons en bord de route. 

Lové dans le cocon de ma petite vie marseillaise ou tapi dans ma grotte et affranchi d'interactions sociales, je lis un roman, j'écris, j'observe l'avancée de mes semis, je joue avec le chien. Je ris aussi quand mon mec m'avoue, honteux, que ses pensées sont prises en otage par la Barbichette song d'Afida Turner. Je lui propose de s'en débarrasser en la remplaçant par Juanita Banana d'Henri Salvador. 

De retour en visio, j'offre à ma mère un tour du propriétaire des plantes qui peuplent l'appartement, je lui montre les iris exfiltrés de la maison qu'elle a vendue l'an dernier et qui s'apprêtent à fleurir. Elle s'émeut devant une photo d'elle et mon père que j'ai encadrée, s'attendrit face au chien vautré dans le canapé, dit bonjour à mon mec. Le lendemain pourtant, elle me confie :

— Je t'ai trouvé un copain.

— Je suis marié, rappelle-toi, j'ai trouvé le bon et je le garde.

Comme piégée par un canular que lui aurait fait à son insu son cerveau, elle sourit de bon cœur et répond correctement à ma question quand je lui demande ce qui est gravé à l'intérieur de mon alliance. 

Lorsque ses symptômes lui accordent de minuscules répits aussi aléatoires qu'espacés, je lui raconte notre promenade, lui montre les carrés de mosaïque représentant deux tortues s'enlaçant au 28 du boulevard H à Marseille, lui annonce pour la énième fois que je viens en Charente pour son anniversaire, dans deux semaines.

Huit petits jours de congés, bientôt, une heure ou deux par jour avec elle. C'est dérisoire. Être là, à ses côtés, lui parler, la prendre dans mes bras chaque fois qu'une crise d'angoisse la terrasse, lui masser les mains, absorber avec elle le soleil, peigner de mes doigts une mèche récalcitrante de ses beaux cheveux blancs, contempler le rouge-gorge qui vient picorer les graines qu'elle et ma sœur ont versées dans la maisonnette en bois suspendue à l'arbre face à sa chambre. Et me dire, l'espace d'un court instant, que la vie n'est pas une garce. 


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Màj du 8/04. Détails plus prosaïques : il semble qu'elle souffre d'une DFT (dégénérescence fronto-temporale), pathologie cousine d'Alzheimer qui n'affecte pas les mêmes zones du cerveau. Révélée par une interminable hospitalisation l'an dernier, alors qu'elle célébrait ses 75 ans. Ajoutez à cela des problèmes de santé divers et variés, bénins ou alarmants. Maintien à domicile humainement et techniquement impossible. L'EHPAD qui l'accueille semble vouloir refiler la patate chaude à une institution plus sécurisée (entendez fermée), vous comprendrez que l'humeur n'est pas à la joie, encore moins à l'optimisme.

Merci infiniment pour toutes les gentillesses envoyées ici (commentaires) ou là (mails et réseaux sociaux).

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Les trois billets racontant les débuts de ce voyage chaotique et involontaire :

👉 Ma mère en robe des champs

👉 Une courge dans le placard

👉 Des nouvelles du front




lundi

I feel Goudes !


En direct des Goudes. Quartier le plus au sud de Marseille.

Les plus téméraires s'y rendent à vélo. 14 kilomètres du domicile, c'est pas le bout du monde mais pour des sportifs comme nous, c'est un peu le Col du Tourmalet. Et en admettant qu'il nous pousse des mollets de cyclistes et que la route sinueuse soit praticable autrement qu'en jouant à Tetris avec les voitures... les pistes cyclables étant à Marseille ce que le soleil est à Paris : une légende urbaine, que dis-je, une blague Carambar écrite par Martine Vassal (notre Valérie Pécresse à nous). Bref, toutes les excuses sont bonnes pour prendre la voiture !

Ellipse (recherche désespérément place de parking en cette belle fin de matinée un jour férié).

Tractés par le chien qui nous emmène jusqu'au Cap Croisette, nous respirons à pleins poumons l'air du large, nous posons nos sacs à dos chargés de bières et de chips face à la mer, face à l'île Maïre. Au centre de l'île, l'énorme rocher qui culmine à 141 mètres ressemble à une tête de mort qui se serait ratatinée sous le cagnard de millions d'étés. 

Qui sait, c'est peut-être cette figure déformée qui a crié la première l'expression : va te jeter aux Goudes !




vendredi

Le poète vs. le rabat-joie

 

Le poète vs. le rabat-joie 

Un quidam tague un mur marseillais d'un "j'ai été amoureux..." Dans les points de suspension, un océan de questions. L'ai-je été vraiment ? Ai-je été aimé en retour ? Le serai-je encore un jour ? Trois petits points en forme de soupir d'extase ou d'abattement. Le message délivré au passant : soyez amoureux.

Un olibrius lui répond : m'en blc xd. Traduction : je m'en tape le fondement (ou les bijoux de famille, plutôt) avec une patte d'axolotl mâle. Un tag égocentré comme un pet sur une toile cirée.

Un promeneur déclenche l'obturateur de son appareil photo et commente la joute sur son blog.


Mise à jour du 25/3 2024 :

Il semble que quelqu'un, quelqu'une, ait cloué le bec au rabat-joie. En trois lettres. Jugez-en par la photo ci-dessous 👇



lundi

La bobine du chien sur un timbre

 

le timbre et son modèle

Le chien de vingt kilos sur nos enveloppes de vingt grammes max. À destination de la famille, des amis, de l'administration hélas. Mais pourquoi gâcher de si jolis timbres pour des démarches banales, me direz-vous ? Parce que l'affranchissement à l'effigie de son choix n'est pas beaucoup plus cher qu'un timbre basique vendu en bureau de poste. Et que le monde n'est pas plus moche (au contraire) avec la bouille de notre toutou semée aux quatre vents, au hasard de l'acheminement du courrier.

👉 le menu de LaPoste.fr étant assez touffu pour ne pas dire imbitable, voici le lien direct pour commander des timbres personnalisés : lien direct.

vendredi

Blablalab


Même si je m'agace contre l'incompétence du service d'impression de photos et produits dérivés Lalalab* (ils me cherchent, ils me trouvent), je n'ai pas complètement perdu ma journée : j'ai appris le mot petrichor et l'existence d'une page Wikipedia consacrée à la pratique de l'hélicobite


* Vous qui avez demandé à votre moteur de recherche préféré ce que vaut Lalalab, voici mon retour d'expérience : dans mon panier du 14 novembre, des calendriers personnalisés à mettre sous le sapin de mes proches. Je crois encore au Père Noël. 3 semaines passent sans que ma commande ne change de statut. "En cours d'impression" : ils attendent probablement que l'encre sèche, me dis-je benêt. J'alerte le service client à propos de l'anomalie. On me rétorque que ma commande aurait en effet dû me parvenir fin novembre (tu m'étonnes Elton) et qu'on allait créditer mon compte client du montant de la commande ratée. En somme, on m'offre de passer une nouvelle commande chez eux, ce même fournisseur qui a perdu ma confiance. Renouveler la mauvaise expérience. Soit ils ont bu, soit ils ont vu Bernadette Soubirous apparaître en dessous chics dans leur navigateur, soit les deux. Comme j'ai été bien élevé, je dis merci mais non. Et je file chez la concurrence, sans oublier de leur rendre la monnaie de leur pièce, ce billet bien senti. En tout cas, j'attends de pied ferme le remboursement. Lalalab est incompétent mais peut-être pas malhonnête. Wait and see. 

Mise à jour 1er mars 2024 :
Naïf, je m'étais dit qu'avec le temps, Lalalab tiendrait compte des critiques et améliorerait son service. Que nenni. Dommage, car ils proposent des produits sympas et de qualité. Sauf qu'à vouloir réduire les coûts d'envoi pour tenir face à la concurrence, Lalalab a fait appel à un prestataire très doué pour bêcher de l'eau. Résultat, la réception totalement aléatoire des commandes. Conseil d'ami si vous testez Lalalab (si vous êtes masochiste), appelez la personne à qui vous destinez un envoi surprise. Oh bah zut, c'est plus une surprise, me dites-vous. Si vous ne vérifiez pas que le cadeau a été bel et bien reçu, votre ami, tante, cousine ou premier flirt, ne saura jamais que vous lui avez fait un cadeau. Puisqu'il y a de fortes chances pour qu'elle ou il ne le reçoive pas. Ne désespérez pas pour autant. Le service client vous offrira de repasser la commande. Et de repasser pour un nigaud auprès de l'heureuse élue qui n'aura probablement pas reçu ce deuxième essai. Peut-être le troisième si vous avez du temps à perdre. 

Et les Shadoks continuèrent de pomper. 




mercredi

bonjour. cafi.


Après le café au Belleville-sur-Mer, voici le bonjour. café. d'un mercredi de février. Mais un bonjour. cafi. 

Je m'absente du télétravail une petite heure pour une démarche administrative. Au préposé de la Poste, je bredouille presque : c'est pour mon mari. Ça passe comme une lettre à la poste (elle était facile, je l'ai faite). Je chemine ensuite vers la place Sébastopol où, sur le marché, une dame se fait prendre la taille de poitrine au sens propre comme au sens figuré. Elle veut un soutien-gorge noir. Je passe le seuil du magasin de bricolage où travaillait autrefois Amélia. Amélia qui avait rougi à l'évocation du billet de blog que j'avais écrit à propos d'elle, à qui j'avais ensuite offert le magazine dans lequel il avait paru. Ebdo qui a hélas vite mis la clé sous la porte, victime collatérale du scandale Nicolas Hulot. 

La course faite, je passe devant le Cafi shop. Pas le temps de me poser à une table. Je prends un cliché de la devanture. L'œil averti remarquera que j'ai ajouté une tasse sur une des tables en fer et dessiné trois traits ondulés au-dessus d'une boisson qu'on imagine fumante. bonjour. cafi. 

Cafi en provençal signifie plein, à foison. Le bus marseillais est généralement cafi de monde. Ma pharmacienne m'a dit un jour : mon mari en est cafi (d'aphtes). 

En bas de l'immeuble, je croise un des jardiniers qui s'apprête, avec ses acolytes, à tondre les pelouses de la résidence. Je m'empresse de cueillir des violettes, des pâquerettes, avant que les machines ne les avalent puis les recrachent toutes défigurées. Je retourne à mon devoir : cela ne vous a pas échappé, le cornichon qui nous tient lieu de premier ministre a proféré publiquement cette énormité, cette crétinerie, que dis-je, cette ineptie : le devoir est un travail 😨

Hop au boulot ! mes chères gueuses, mes chers gueux. 




samedi

Moi, moche et les gens


Un rien m'amuse ou m'époustoufle. Dans la série je vends ou j'achète sur Vinted, je lis avec gourmandise les commentaires ou évaluations accordés par le chaland. Bonne pomme, je m'étonne de la désinvolture accordée à l'empaquetage : j'ai reçu un bermuda plié à la va-comme-je-te-pousse et emballé dans un sac poubelle et sa ficelle détachable. La vendeuse était visiblement à court d'emballages et d'efforts. 

Passons sur le conditionnement négligé, j'argumente le trois sur cinq dévolu à la vendeuse : article pas conforme à l'annonce, vend un XL, je reçois un XXL. Réponse de la dame : a bon ! 

😂

Autre vente, autre déconvenue. Cette fois-ci, je suis le vendeur. L'acheteur m'octroie deux étoiles sur cinq et "argumente" :
— moche
Je réplique :
— fallait pas l'acheter 😉


Un café au Belleville/mer


Un billet de blog à la terrasse d'un café au soleil. Ou plutôt son brouillon. 

Une amie m'interrogeait récemment : c'est quoi l'intérêt des tes "bonjour. café" sur les réseaux ? Je répondais le plus simplement du monde à sa question aussi honnête que candide : aucun. Ni plus ni moins d'intérêt que les publications affichant chatons ou minots, pâquerettes ou blanquettes de veau. 

C'est aujourd'hui un bonjour. café. en direct du Belleville/Mer après ma petite vingtaine de longueurs à la piscine voisine. Je bois le soleil et mon café. J'ai chaussé mes lunettes et un bonnet (malgré les 16° affichés, on est encore en hiver et peu de cheveux me protègent des conditions climatiques). Je déclenche l'obturateur de mon téléphone-appareil-photo-radio-téléviseur-console-de-contrôle-de-l'aspirateur. Sur le selfie, je floute le visage de la dame qui me regarde, j'ajoute un phylactère qui lui fait dire "bonjour. café." Je ne triche pas beaucoup car elle porte à ses lèvres une tasse de café identique à la mienne. Elle lit la presse quotidienne. Sur la devanture rouge, le nom du café, Belleville/Mer. Pas faux non plus car la mer n'est qu'à 4 kilomètres de distance. Ciel bleu et platanes dénudés. 

Mes voisins de tablée commandent des chocolatines pour agrémenter leur boisson chaude. 

Un appel m'arrache à ma prise de notes. Un 06 que ne connaît pas mon appareil. Je décroche malgré tout. Au fond sonore, au timbre de voix blasée, je devine un démarchage. 

— Bonjour, enchanté (pas autant que moi) blablabla. Vous êtes propriétaire d'une maison dans le 24. (non) et nous vous proposons de faire des économies sur votre facture d'électricité (et mon cul c'est du poulet).

— Je vous arrête tout de suite, je suis millionnaire alors vos économies de bouts de chandelle...

Sur le chemin du retour, je marche sur un bonhomme tracé à la craie bleue et j'aperçois un autocollant qui proclame en majuscules jaune bouton d'or : AIOLI 'N' RICARD. Pas de doute, on est bien à Marseille. 


mardi

Les cheveux abîmés de Mylène Farmer


Internet est une source inépuisable d'étonnement pour ne pas dire de perplexité. Et de barres de rire, aussi.

J'ai remis la main sur une capture d'écran que mon mec avait faite d'un commentaire d'une coiffeuse professionnelle et néanmoins anonyme qui avait donné son avis en ligne sur la coiffure de Mylène Farmer. Je vous le livre tel quel. C'est pépite.

Le 13 mai 2018 à 13:00, Carole (appelons-la Carole) écrit sur Mylene.net :

Je suis coiffeuse professionnelle et je peux vous affirmer que Mylène est très mal conseillée pour ses choix de coiffure. Ses cheveux sont abîmés. Regardez, il y a plein de fourches. Si elle vient dans mon salon, je lui ferai une coupe plus adaptée à son âge et à l'époque. Par exemple une coupe pixie, très court sur un côté et dans la nuque et une mèche longue qui couvre les yeux. Avec quelques mèches rouges et roses pour changer un peu de cette éternelle couleur qu'elle arbore depuis plus de 30 ans et qui n'est plus tendance. 


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Si Mylène n'est pas passée dans le salon de Carole, elle nous a néanmoins gratifiés de sa visite en septembre 2020 : Mi-laine microfibre*.  

Pour l'équipe premier degré : ça n'est pas Mylène qui illustre ce billet mais Barbie Bizarre sous les traits de Kate McKinnon. 


jeudi

Less béton

 


Je marche le nez en l'air, je papillonne, je scrute la poésie parmi le tout-venant, le coquelicot qui surgit au milieu des mégots de cigarettes, la pensée végétale qui appelle la pensée humaine, le tag immonde qui couvre l'œuvre d'art, le tag étonnant ou cocasse. 

Comme j'aime les jeux de mots, celui qui illustre ce billet ne m'a pas échappé. Dès que je l'ai vu, je me suis interrogé :

— Le passant en connaît-il tous les méandres* ? 

— Le tag est-il lié à un mouvement, au tag que j'ai photographié la semaine dernière** :

Moins de béton, plus d'arbres - accompagné d'un arbre dessiné à la va-vite et du même x*** fluo. 

Ce qui m'a amusé plus que la revendication, c'est le commentaire d'une autre tagueur : 

— Oui et moins de tags svp (écrit-il en ajoutant "un tag de plus").


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* Pas pu m'empêcher de les démêler et de les expliquer à mon mec qui m'a répondu "bah ouais, j'ai compris le jeu de mots" : laisse béton (réf. à la chanson de Renaud et à l'expression en verlan) + less, moins en anglais. Moins de béton, laisse tomber le béton, donc. 

** Après vérification, il s'agit de slogans posés par extinction rebellion dans le viseur des guignols qui nous gouvernent : mouvement international de désobéissance civile en lutte contre l'effondrement écologique et le dérèglement climatique.

*** Créé en 2011 par un artiste basé à Londres, un certain Goldfrog ESP, le «symbole de l'extinction» est constitué d'un sablier inséré dans un cercle, ce dernier représentant la Terre. Le message est clair : le temps presse pour empêcher les espèces de disparaître à cause du changement climatique.

vendredi

Pédale, pouce !


Il y a une équipe de cornichons qui a "réfléchi" puis proposé le fonctionnement tout pété du service de vélos partagés à Marseille puis il y a une autre équipe de concombres à la Métropole (coucou Martine) qui a dit oui oui c'est génial, on n'a pas testé mais c'est génial, on s'auto-congratule, on y va, on finance (coucou les contribuables), on construit, on communique, on déploie une appli en carton.

Allez au pif parmi une tripotée de mauvaises idées mises en circulation :

Pas d'autre choix que de sélectionner le premier vélo de la file du centipède. Impossible de vérifier si la batterie est à bloc ou permet à tout le moins de faire un trajet raisonnable. Au bout de quelques mètres pédalés, je m'aperçois sur l'appli (connectée en bluetooth) que je ne dispose que de 4% de batterie. Mauvaise pioche. Le trajet va s'avérer poussif (euphémisme).

Résolu à porter ma petite pierre au service, à la communauté, je choisis de le signaler et le stationne à une borne dédiée. Tiens, encore une idée toute pétée des concepteurs : il faut obligatoirement ajouter une photo, même si elle n'apporte strictement rien au schmilblick. Je suis à deux doigts de joindre un cliché de mon fondement ou une photo d'aubergine. Bon. Pas sûr que ça les aide. 

J'ai beau avoir rendu le vélo, la course reste affichée "en cours". 

J'ai de la chance, il est 8h, la hotline vient d'ouvrir, j'appelle. Après deux ou trois clics, l'opératrice m'annonce que je ne suis pas facturé. Je me mords les gencives pour ne pas rire ou l'envoyer cueillir des pâquerettes dans le désert d'Atacama. Toujours armé de mon indéfectible optimisme, je demande s'il est possible de prendre le vélo d'à côté, disponible, et de reprendre ma course. Que je suis naïf ! Réponse de la dame : ah bah non, il faut attendre trente minutes. Je rétorque qu'elle est bien bonne celle-là, elle me répond qu'elle comprend, qu'elle est désolée, bliblablou. 

Je raccroche et poursuis mon chemin à pied en souhaitant à Martine, ses amis de la Métropole et les prestataires d'enfourcher la monture de vingt-cinq kilos et de pédaler, en tenue de Bozo le clown et sans assistance électrique, les vingt-quatre kilomètres qui séparent l'Estaque des Goudes !


jeudi

Etutaf

 


Je sillonnais les petites routes de Gironde lorsque mon œil a frisé à la vue d'un repère sur la carte routière (celle de G**gle Maps — capture en illustration). Sur la carte : Etutaf. Définitivement fermé. Tu ne taffes plus, tu vas toquer à la porte de l'agence France Travail la plus proche, prenant toutefois soin de ne pas tomber en pâmoison devant le tout nouveau logo qu'aurait pu commettre n'importe quel minot de maternelle, la poésie en plus.

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Si ça vous intéresse, voici ce que dit un communiqué officiel à propos du logo, commis par 14 graphistes 😮 :  

Ce logo porte l’image d’un service public de l’emploi rénové. La composition de points et de couleurs, déclinée sous une forme pouvant rappeler celle d’un hexagone, illustre le maillage et l’ancrage territorial de l’opérateur public de l’emploi à l’échelle de la France. Les cercles de couleurs et de tailles différentes représentent à la fois la pluralité des publics de l’établissement, celle des hommes et des femmes qui le composent, de son réseau de partenaires, des territoires où il agit et des services qu’il propose. L’imbrication de ces cercles suggère, au-delà de la diversité, l’idée d’un maillage et d’une rencontre (LOL) entre les demandeurs d’emploi, les entreprises et les différents acteurs de l’emploi. Ils évoquent aussi les différents territoires et la dynamique humaine et économique qui s’y joue partout en France. Les formes circulaires évoquent enfin l’accompagnement global des personnes dans toutes ses composantes sociales et professionnelles, mission première de France Travail et de ses partenaires du réseau pour l’emploi.